Le bois gravé

Apparue en Chine vers le Ier siècle de notre ère, la gravure sur bois ou xylographie (du grec xulon : bois et grapho : tracer des signes) est la plus ancienne technique de gravure connue.
Au début on sciait le bois, généralement du poirier, dans le sens des fibres: c’est le « bois de fil ». Le graveur détoure son dessin à l’aide d’outils très tranchants (canifs, gouges etc…), le faisant apparaître en relief pour que l’encre ou la couleur s’y dépose. Il épargne les parties du bois qui ne recevront pas l’encre, d’où son nom de « taille d’épargne ».

Le manque de finesse du bois de fil a donné naissance au « bois de bout ». Cette fois, le buis est privilégié. Découpé en cubes collés entre eux dans le sens contraire des fibres et polis, il présente au graveur une surface dure et polie. L’Artiste creuse la matière avec des outils différents du bois de fil : langues-de-chat, échoppes, onglettes etc …

Comme pour les autres procédés de gravure, il réalise son sujet à l’envers, en « négatif », pour qu’il apparaisse à l’endroit à l’impression, et grave autant de bois que de couleurs. Des Artistes comme Wohlgemuth, son élève Dürer et, plus près de nous, Laurens, Soulas, Chièze, Miro, Derain, Lorjou etc … se sont exprimés à travers cette technique.
Ce sont les Japonais qui ont développé avec le plus de maîtrise l’estampe polychrome. Les Ukiyo-e (images du monde flottant), réalisés entre les 17e et 19e siècles, représentent des paysages du Japon rural, des scènes tirées de la vie quotidienne, des images des quartiers des plaisirs de la ville d’Edo, des scènes érotiques et des portraits de comédiens du théâtre kabuki. Les graveurs japonais utilisaient habituellement une plaque de bois pour chacune des couleurs de l’estampe. Certaines parmi les plus élaborées nécessitaient jusqu’à une soixantaine de plaques!